Bien que joué à partir du Moyen-age, le luth a connu son apogée au XVI° et XVII° siècles avant de tomber dans l'oubli au milieu du XVIII° siècle.
Pendant sa longue période de gloire, le luth a connu de nombreuses modifications notamment l'adjonction de cordes pour répondre aux besoins de la musique de chaque époque. Le luth typique de 1500 comportait onze cordes, celui de 1620 dix-neuf et le luth baroque vingt, vingt-deux ou vingt-quatre cordes.
Tous ces modèles étaient fabriquées en plusieurs tailles, luth ténor, alto, basse, etc...
Le luthier d'aujourd'hui doit donc fabriquer tous ces différents modèles.
La partie supérieure du luth, la table d'harmonie, qui est d'une importance primordiale pour la sonorité, est en épicéa, bois de résonance utilisé également pour la famille des violons et guitares. L'épicéa provient d' arbres qui ont deux ou trois cent ans, poussant dans les Alpes au-dessus de mille mètres d'altitude, ce qui favorise une croissance lente et donne des veines très serrées, élément essentiel pour la stabilité et la résonance de la table. La table d'harmonie est très fine, un ou deux millimètres seulement. Elle est soutenue par des barres latérales qui sont également en épicéa.
Au milieu de la table se trouve la rosace, finement sculptée d'un dessin géométrique ou fleuri.
La caisse de résonance en forme de demi-poire est composée de fines lamelles d'une épaisseur d'environ un millimètre et demi que l'on appelle les côtes, dont le nombre peut varier entre neuf et trente sept ou même plus, et taillées dans des bois durs comme l'if, l'érable, l'ébène ou les arbres fruitiers.
Le manche, collé à la caisse et souvent plaqué d'ébène, est fabriqué en tilleul, épicéa ou autres essences assez légères.
En haut se trouve le chevillier, support pour les chevilles en bois qui tendent les cordes.
Le chevalet est collé à la table et sert à attacher les cordes et à transmettre leurs vibrations à la table.
Les frettes en boyau, nouées autour du manche, le divisent en demi-tons.
Pour la protéger et mettre en valeur sa beauté, la caisse est couverte de plusieurs couches de vernis coloré à base d'alcool ou d'huile. En revanche, la table n'est pas ou peu vernie pour ne pas étouffer les vibrations.
Les cordes peuvent être en boyau, comme au XVI° siècle, ou en nylon entouré de fil de cuivre pour les cordes graves.
Stephen MURPHY, Luthier.